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Evaluation de risque concernant l’apparition de cas de paludisme en Afrique sous l’influence du changement climatique observé et dans le futur
Problématique
Le paludisme est une maladie ayant une importance en Afrique en raison de sa haute mortalité dans la population indigène. Sur les plus de 1 million de morts dûs au paludisme dans le monde, environ 90% surviennent au sud du Sahara. Particulièrement touchés sont les enfants de moins de 5 ans, ceux-ci n’ayant pas de système immunitaire suffisamment développé. En Afrique de l’Ouest, le paludisme se propage en raison du temps se créant pendant la saison des pluies, faisant fortement augmenter la population de moustiques. Durant cette période, les moustiques piquent souvent l’être humain, transmettant ainsi les parasites du paludisme entre l’Homme et les moustiques.
Même si le paludisme n’entraine pas toujours la mort, les personnes touchées ne peuvent pas survenir à leurs besoins durant leur maladie. L’absence au travail résultante mène à une perte de revenus considérable touchant particulièrement la population pauvre. De plus, le paludisme engendre souvent des séquelles, altérant fortement la vie des personnes touchées. Pour les pays d’Afrique de l’Ouest défavorisés, le paludisme engendre de ce fait également un dommage économique non négligeable ainsi qu’un affaiblissement de la croissance économique.
Participants
Ermert, Fink, Verheyen, Christoph, Morse, Jones, Gagnon
Objectifs
Pour le paludisme, l’apparition des cas est analysée d’abord dans le passé et à l’époque actuelle. Ensuite, une évaluation de risque sur la base de scénarios climatiques est effectuée.
L’apparition du paludisme dans la population est simulée à l’aide de trois modèles différents. Ceux-ci sont nommés «Liverpool Malaria Model (LMM)», «MARA Seasonality Model (MSM)» et «Malaria Equilibrium Model (MEM)». Tout d’abord, la sensibilité des modèles de malaria concernant les précipitations et les températures est évaluée. A cette fin, la propagation du paludisme dans la population est rétro-simulée à l’aide de données de stations le long d’un transect 2°E pour les années 1980 à 2004.Ensuite, les modèles sont utilisés pour une surface. Se basant sur les données de la période 1960-2000 du modèle REMO («Regionales Klimamodell»), l’apparition du paludisme peut être simulée sur presque toute l’étendue du continent africain. Afin d’évaluer les modifications jusqu’en 2050, des simulations transitoires de scénarios de REMO sont utilisées, celles-ci s’orientant sur les scénarios A1B et B1 du rapport du GIEC (« Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ») de 2001. De plus, les scénarios transitoires de REMO comportent une surface terrestre variable avec le temps, correspondant à un scénario de la FAO («Food and Agriculture Organization»).
Modélisation
Hoshen et Morse (2004) ont développé à l’Université de Liverpool un modèle dynamique de paludisme forcé par des variables météorologiques. Se basant sur des données journalières de températures et de précipitations, le LMM calcule aussi bien la présence de moustiques que l’apparition de cas de paludisme dans la population. Un autre modèle de paludisme, le MSM, a été créé par Tanser et al. (2003) dans le cadre du projet MARA (« Mapping Malaria Risk in Africa project ») et permet de spécifier la dépendance saisonnière du paludisme. Comme le MSM est fondé sur des valeurs de seuil relatives aux précipitations mensuelles, températures mensuelles moyennes et minimums de températures, le temps correspondant aux conditions de propagation du paludisme peut être analysé. Pour la présente étude, le MSM a été modifié et calcule maintenant avec une résolution journalière au lieu de mensuelle. Le troisième modèle MEM utilise la grandeur de la population de moustiques du LMM et calcule la solution d’équilibre d’un bloc d’équations différentielles décrivant la transmission du paludisme.
Après une étude de sensibilité, les modèles de paludisme sont forcés avec les données de températures et de précipitations de REMO. D’abord, la propagation du paludisme est simulée dans une période du passé (PAST : 1960-200). Ensuite, les scénarios climatiques de REMO A1B et B1 sont utilisés (2001-2050). En outre, des paramètres de modèle pour des points géographiques choisis doivent être modifiés pour pouvoir estimer l’effet de possibles interventions.
SSPD/SI/OS relativ à cd NCR
Le système d’information (SI) envisagé MALARIS (« MALAria RISk assessment in Africa under climate change ») devra informer l’OMS (Organisation mondiale de la santé) ainsi que les autorités sanitaires nationales et régionales sur le risque de paludisme en Afrique de l’Ouest. Des renseignements sur les conséquences possibles du changement climatique quant à la propagation du paludisme devront être donnés aux utilisateurs potentiels de MALARIS. Les informations facilement accessibles grâce aux pages HTML peuvent être utiles pour la planification de contre-mesures à long terme. Grâce aux informations mises à disposition, l’attribution de moyens financiers pour la lutte contre le paludisme peut éventuellement être faite de manière plus ciblée. MALARIS portera une attention particulière aux régions dans lesquelles l’apparition du paludisme devient instable ou dans lesquelles le risque d’épidémies augmente. Ceci peut motiver les groupes d’utilisateurs à développer des systèmes d’alerte rapprochée nommés MEWS (« Malaria Early Warning Systems »). Le SI va de plus proposer une archive dans laquelle les résultats de nombreuses études sur le paludisme seront déposées. Ceci permettra à l’utilisateur de vérifier les simulations de paludisme pour des périodes antérieures et d’évaluer la précision du modèle utilisé.
Référence :
Hoshen, M. B. und A. P. Morse, 2004: A weather-driven model of malaria transmission. Malaria Journal, 3:32.
Tanser, F. C., B. Sharp und D. le Sueur, 2003: Potential effect of climate change on malaria transmission in Africa. Lancet, 362, 1792-1798.
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