Entre la biosphère d’une part et l’atmosphère, l’hydrosphère, la pédosphère et l’anthroposphère d’autre part, on sait qu’il existe des rétrocouplages de différentes intensités à l’échelle locale, régionale et globale. Les relations de cause à effet entre les conséquences directes et indirectes des changements climatiques et la dynamique végétale spatio-temporelle revêtent une importance fondamentale. Dans le domaine thématique consacré à l’utilisation des sols, on représente au moyen de la modélisation les processus de changement spécifiques à chaque région et affectant l’utilisation / couverture des sols et les causes y étant afférentes à l’aide de trois nœuds complexes de recherche représentatifs. On génère ensuite les bases des processus décisionnaires à l’aide des «systèmes de support à la prise de décision » (SSPD).
Dans le NCR Bé-L.1 « Utilisation des sols et changements de la couverture des sols dans le bassin versant de l’Ouémé : recensement, causes, prévisions, mesures à prendre», on détermine la future utilisation / couverture des sols pour le bassin versant du Haut Ouémé ainsi que pour la totalité du bassin versant de l’Ouémé en tenant compte des scénarios d’IMPETUS. L’extension du modèle régional CLUE-S avec la plateforme de modélisation XULU (à l’échelle locale) permet d’estimer de manière explicite au niveau spatial l’influence des mesures de planification (telles que la construction de routes ou l’aménagement de lacs de retenue) sur la future utilisation / couverture des sols. A l’aide du DSS « utilisation / couverture des sols », on peut ainsi identifier à temps des évolutions critiques (comme les points focaux) relatives à la ressource Terre et prendre les contre-mesures adéquates par le biais d’un processus de planification participative.
Dans le NCR Bé-L.3 « Influence des changements d’utilisation des sols sur le futur comportement des précipitations dans les trois régions étudiées», on estime à partir d’une approche ascendante dans quelle mesure les modifications de l’utilisation des sols dues à des facteurs anthropiques influent sur les futurs taux d’évaporation et précipitations régionales. Des analyses détaillées des changements affectant ces deux éléments climatiques dans différentes régions du Bénin et prévus à l’avance par les modèles climatiques globaux forment le cadre de cette estimation. A l’échelle régionale et locale, les travaux se concentreront sur le couplage, assisté par modélisation, des réactions hygriques des différents systèmes d’exploitation agricole avec les modèles climatiques régionalisés FOOT3DK et LM.
A partir de la description généralisée de la transformation spatio-temporelle des systèmes d’exploitation agricole en ce qui concerne l’écovolume, le bilan du carbone et l’efficacité hydrique, on établit des analyses modélisées améliorées des différentes évolutions régionales des précipitations et de l’évaporation pour les futures saisons des pluies.
Dans le contexte de mise en valeur de nouvelles zones agricoles très étendues (par exemple, région de Doguè) et d’intensification de l’exploitation agricole, le troisième NCR Bé-L.5 « Gestion durable des feux pour la protection des ressources à l’aide de la télédétection et des SIG » voit son importance s’accroître. Parallèlement à ces évolutions, la fréquence et la propagation des feux de brousse en termes de surface ont augmenté de manière démesurée. Afin de pouvoir mieux comprendre les conséquences essentiellement négatives de ce phénomène sur l’équilibre naturel, telles que la diminution de la biodiversité, la perte de substances nutritives du sol ou les modifications du bilan du CO2, il s’avère très important de disposer de conclusions au sujet des répercussions des feux (dont l’origine est de moins en moins souvent naturelle) sur l’évolution future de l’utilisation et de la couverture des sols au Bénin.
Le développement du système de surveillance MABFIRE qui a accès dans son module central à des images satellites quotidiennes librement disponibles va permettre de créer un système d’information national. Celui-ci peut constituer la base d’une protection durable des ressources grâce à la diffusion de cartes analogiques et numériques des feux à divers utilisateurs (du niveau du village jusqu’aux ministères de l’agriculture et de la sylviculture compétents dans ce domaine).