|
|
Besoin en terres et en eau pour l’élevage des animaux de rente au Bénin
Problématique
Au Bénin, l’élevage extensif sur prairie est une composante essentielle de l’utilisation des sols. Pour la production de produits alimentaires animaux, surtout les deux ressources naturellement présentes, terre et eau, sont utilisées comme facteurs de production. Cependant, l’élevage rivalise de plus en plus avec l’agriculture et l’économie de plantage en ce qui concerne les surfaces disponibles. L’élevage sur prairie agit pour l’essentiel à deux niveaux sur le cycle de l’eau. D’une part, les animaux et les êtres humains se concurrencent l’eau potable disponible. Dans ce contexte, aussi bien les quantités d’eau disponibles que l’influence des abreuvoirs sur la qualité locale de l’eau sont à considérer. D’autre part, la pression croissante des cheptels sur les ressources des pâturages se raréfiant constamment modifie la composition de la végétation et influence ainsi le cycle hydrologique.
Tandis que l’aspect de la consommation d’eau des abreuvoirs a une importance régionale et saisonnière, les problèmes de pénurie de surface et de surpâturage touchent le pays tout entier. En arrière-plan se trouve la rencontre de deux tendances contraires: d’un côté, la demande en produits animaux augmente fortement du fait de la croissance démographique et des modifications des habitudes de consommation, de l’autre côté, la croissance démographique engendre un besoin croissant en terres cultivables et évince de ce fait l’élevage extensif, forme d’élevage aujourd’hui encore dominante. Les augmentations de production dans le secteur de l’élevage s’effectuent actuellement exclusivement par l’extension du cheptel et non par l’augmentation de l’efficience de la production. Il est de ce fait prévisible, qu’avec le nombre croissant de bêtes, les migrations des ethnies d’éleveurs accroissent encore le potentiel conflictuel déjà existant. En outre, les changements climatiques régionaux réduisent la productivité de la végétation naturelle étant déjà sous la pression d’un pâturage croissant. Compte tenu de la réduction des possibilités de production pour l’élevage extensif, soit les importations de viande et de lait augmentent, ce qui suppose un maintien de la tendance économique positive pour pouvoir financer les importations, soit des prix attrayants rendent rentables, par une demande accrue, des procédés de productions plus intensifs et ainsi plus économiques en terres.
Participants
Gruber, Kuhn, Röhrig, Thamm
Objectifs
Un des buts importants de ce nœud complexe de recherche est l’évaluation de l’approvisionnement en produits alimentaires animaux jusqu’en 2025 en fonction de l’évolution des revenus et des changements de procédés concernant les techniques de production dans l’élevage. Ceci doit être effectué en partant de la disponibilité des ressources de production et de l’influence ou de la possibilité des importations des produits animaux. De plus, des calculs du besoin en eau des animaux de rente et des modifications d’utilisation des sols sont effectués. Se basant sur cela, des scénarios sont calculés en modifiant les empreintes du climat, les formes d’utilisation des sols et les formes d’élevage pour pouvoir mettre précocement en évidence de possibles besoins d’action.
Modélisation
L’approche analytique du NCR Be-E.5 réside dans le développement d’un modèle économique d’élevage pour les unités administratives au Bénin et leur intégration comme sous-module dans le modèle agraire sectoriel BenIMPACT. L’organigramme illustre le caractère interdisciplinaire de ce projet : comme données entrantes, les résultats des domaines de la météorologie, de la télédétection, de la biologie et de l’alimentation des animaux sont utilisés. De plus, les données de production agricoles et les tendances socio-économiques comme le développement démographique, le comportement des consommateurs et le schéma des échanges sont également prisent en compte dans le modèle. Les principaux résultats sont la répartition des ressources de production (pâturages ou fourrage, eau, main d’œuvre agricole) entre l’élevage et d’autres formes d’utilisation des sols, ainsi que l’offre locale d’approvisionnement en produits alimentaires animaux en résultant.,
Le modèle agraire sectoriel BenIMPACT (voir NCR Be-E.1) est un modèle agro-économique partial développé pour IMPETUS. Le modèle est constitué d’un module offre et d’un module demande, ceux-ci étant résolus simultanément avec pour but de maximiser les gains et de minimiser les coûts de transport. Ce faisant, les restrictions du pays, les capacités de traitement et les limitations des facteurs de production sont prises en compte. Le revenu agricole et les prix des produits agraires sont modélisés de manière endogène dans BenIMPACT. Le commerce entre les différents départements au sein du Bénin, entre les pays frontaliers et le marché mondial est possible.
SSPD/SI/OS relativ à cd NCR
Les résultats calculés dans le cadre du NCR Be-E.5 avec BenIMPACT pour différents scénarios pour le secteur de l’élevage seront au centre du système du support à la prise de décision (SSPD) BenIMPACT- Animal. Ce faisant le SSPD se concentrera surtout sur le besoin en surface des animaux de rente et la situation d’approvisionnement en produits alimentaires animaux. Les calculs de scénarios comprennent, similairement au SSPD BenIMPACT-crop (NCR Be-E.1), différentes suppositions concernant le changement climatique, la croissance démographique, l’évolution des revenus par personne ou le changement des prix des produits animaux sur le marché mondial. Les scénarios d’importance pour la politique peuvent être entre autre des mesures de politique commerciale, un soutien financier de méthodes de production plus intensives ou bien un classement supplémentaire de réserves, dans lesquelles aucun élevage transhumant n’a le droit d’être exercé.
|
|